Une Histoire d'Amitié

20/02/2024



Il était une fois, au temps de la dynastie Zhou, en Chine, une histoire d'amitié.

Oh, pas n'importe qu'elle histoire vous voyez ! Car celle là, est encore gravée pour l'éternité sur des stèles de pierre.

En fait, tout cela commença avec un jeune faucon. Un jeune faucon plein de fougue et au regard perçant. Il était né un matin d'une portée de trois, mais déjà, rien qu'à le regarder, on savait, on devinait, que ce faucon là était différent de ses deux frères.

Et le roi Wei l'avait bien remarqué. Il avait remarqué son coté vif et curieux, et dès qu'il avait tendu la main vers lui, le fauconneau était venu se blottir dans sa main.

Et vous savez, le roi Wei en fut très touché. Au point qu'il décida de commencer une grande et belle histoire d'amitié.

Ainsi, le roi s'occupa du fauconneau comme son propre enfant. Bien entendu, au début, toute la cour trouva cette idée ridicule et beaucoup présumaient déjà que le roi allait se lasser. Seulement, tout au contraire de leurs doutes et de leurs idées, tel ne fut pas le cas. Et bientôt, le petit fauconneau devint jeune faucon, tout en restant le plus proche ami du roi.

Délaissant un peu sa charge royale, le roi Wei retrouvait son ami des airs, pour avec lui partir à cheval, et faire de longues promenades. C'est ainsi d'ailleurs que le roi apprit à voler au jeune faucon.

Il lui apprit à prendre confiance en lui, à prendre son envol aussi.

Et puis, peu lui importait ce que la cour et même ses ministres et conseillers pensaient ! Car vous voyez, rien n'avait plus de valeur pour le roi Wei, que ces instants partagés avec son ami l'oiseau. Le roi et le faucon ne faisaient qu'un dans ces moments là.

Mais voila !

Un jour le faucon qui était devenu un fier rapace, fit douter le roi lui-même de cette grande et belle amitié.

Comment ?

Pourquoi ?

A tout vous dire, cela faisait trois ou quatre jours, que le roi et le faucon avaient quitté la capitale. Ils avaient été bien plus loin que d'habitude ! Suivant le faucon dans son vol, le roi Wei et son cheval galopèrent pour suivre la course du rapace dans le ciel. Ils traversèrent des plaines et des vallées, gravirent de hautes montagnes, pour subitement constater que le faucon avait disparu.

Le roi Wei avait beau regarder de tous les cotés, il ne le voyait plus, vous comprenez ?

Et que dire de sa situation aussi !

Autour de lui, l'herbe verte n'était plus, remplacée par le sable d'un désert aride. Il était perdu, et le faucon ne volait plus au dessus de lui dans le ciel.

C'est cette journée là, que le roi Wei commença à douter de l'amitié. L'esprit bien troublé, il décida alors de rentrer. Certes, il ne savait pas quelle direction prendre, mais un chemin qui semblait se dessiner dans le désert, était peut-être celui de son royaume ?

Et il décida de le suivre.

Cependant, vers le milieu de l'après midi, il comprit qu'il s'était trompé, que ce chemin là, l'avait encore plus égaré.

Sans trop y croire, il leva les yeux vers le ciel. Son ami, le faucon, n'y était pas, et seul soleil brûlant régnait. Et comme si cela ne suffisait pas, il n'avait plus d'eau dans sa gourde. Alors il rebroussa chemin, pour au bout d'une heure trouver une lueur d'espoir !

Au loin, il vit quelques arbres et il comprit que là-bas, il y avait certainement de l'eau ! Assoiffé, il pressa le pas de son cheval fatigué, et trouva une source entre deux rochers.Il était sauvé ! Comme vous l'imaginez bien, Il tomba pratiquement de son cheval, tant sa soif était grande.

Enfin, il allait boire !

Mais voila !

Voila qu'à peine, il était arrivé devant la source que soudain, sortant de nulle part, son faucon lui fit face et le repoussa vivement !

Tant et si bien que le roi Wei en tomba à la renverse.

Il se releva, regardant l'eau pure qui pourrait rafraichir son gosier desséché, mais une fois encore, le faucon se jeta sur lui pour le faire reculer. Et par trois fois, celui qui était son ami, fondant sur lui, le repoussa.

C'était à croire qu'il voulait que le roi Wei meure, vous voyez !

La belle amitié s'était-elle effondrée ?

Seulement, la soif était trop grande, cette eau trop vitale pour le roi. Il devait boire pour vivre !

Alors il se releva et encore une fois, le faucon fondit sur lui pour le faire reculer, se servant même de ses serres tranchantes pour le dissuader.

Cette fois ci, s'en était trop, il ne pouvait pas laisser cet ami d'avant, l'empêcher de boire, l'empêcher de vivre. Il décida alors de sortir son épée, prêt à fendre le faucon s'il le fallait ! Sur de lui, il avança alors vers la source tout en regardant le ciel avec méfiance. Lorsque soudain, tel un diable sortit de sa boite, le faucon se dressa devant lui à nouveau. Furieux, le roi tenta alors de le tuer, sans pour autant y parvenir.

Mais pourquoi son ami d'avant agissait-il ainsi, contre lui ?

Malgré la soif qui le tenaillait, le roi Wei se mit à réfléchir. Il regardait le faucon voler en cercle au dessus de la source. Trouvant cette attitude bien curieuse, tout prêt de l'eau, sans trop s'approcher, il poussa une pierre avec son épée.

Et c'est là qu'il comprit !

En voyant devant lui ce cobra dressé, ce cobra qui lui faisait face menaçant, il comprit que son ami l'avait protégé, d'une bien funeste mort en vérité. Sur de cela, décidant de tuer ce serpent, il allait dresser son épée en l'air pour le terrasser, lorsque soudain pris d'un vertige, il vacilla ! Voyant que le roi était à terre, le serpent alors s'avança vers lui avec l'instinct de la morsure.

Wei ne pouvait plus rien faire ! Il n'avait plus de forces !

Tout ce qu'il pouvait faire, c'est regarder ce cobra qui allait bientôt enfoncer ses crocs dans sa peau, et injecter le venin fatal. Mais c'était sans compter sur son ange gardien dans le ciel !

Voyant son ami le roi dans une bien fâcheuse posture, après l'avoir déjà sauvé par trois fois, après avoir essuyé les coups d'épées, le faucon tomba du ciel telle une pierre sur le cobra ! Et c'est dans un combat épique que réussissant à le prendre dans ses serres, il l'emporta dans le ciel.


Le roi Wei, lui, se traina alors jusqu'à la source pour enfin pouvoir s'abreuver de cette eau de vie.

Et vous voyez, trouvant à chaque gorgée, que la vie n'avait pas de prix, il ne cessait de remercier son ami, sans qui, il ne serait plus là.

C'est d'ailleurs à cet instant, que le faucon se posa près de lui pour boire à son tour. De longues minutes, de longs instants, les deux amis se regardèrent alors.

Seuls leurs yeux pouvaient exprimer l'un à l'autre, ce que les mots n'auraient jamais pu dire.


Et c'est ainsi que se termine ce conte.


Alors ?

Alors chères toutes et chers tous, finalement, le faucon s'envola de nouveau dans le ciel pour montrer le chemin du retour au roi Wei. Et vous voyez, lorsqu'ils furent rentrés, leur amitié était désormais devenue inébranlable, indéfectible.

Pourtant, le roi avait bien faillit tuer son ami avec son épée, alors que ce dernier ne cherchait juste qu'à l'aider !

Mais l'amitié du faucon pour le roi était bien plus forte que cela, que ce geste là ! Au fond de son cœur, l'oiseau connaissait l'amour vrai du roi, autant qu'il avait d'amour pour lui. Et voila comment, une fois revenu, le roi Wei fit graver une stèle en hommage à son ami le faucon, en expliquant toute la valeur de l'amitié.

Et toi, et moi, et nous, et vous, souvent nous avons bien des raisons de douter de la valeur de l'amitié !

D'ailleurs, dès lors qu'une amie, qu'un ami, essaie de nous protéger contre nous-mêmes, de nous-mêmes, ou bien d'une situation dangereuse pour nous, souvent nous la, nous le rejetons !

Alors, regardons bien autour de nous, regardons bien dans notre vie, le nombre d'amies et d'amis que nous avons rejetés, alors qu'ils voulaient simplement nous aider.

A bien y regarder, avions-nous vraiment autant d'amitié pour eux, qu'ils en avaient pour nous ?

La vraie force de l'amitié, c'est seulement dans l'amour que nous pouvons la trouver...



...Cristal

"Se considérer comme supérieur aux autres, c'est être soi-même son pire ennemi et aller droit à la ruine. 

Le mal, la peur et la souffrance qui règnent dans ce monde ont une même origine : l'attachement au "Moi". 

Mais l'esprit est en perpétuel devenir. Aussi, peu importe l'intensité de l'émotion perturbatrice : il y a toujours un moyen de changer, la transformation est toujours possible. Faire un effort, voilà ce qui vaut réellement la peine. Alors, le simple fait de donner ne constitue pas une pratique de générosité, et certains critères doivent être respectés. 

Il ne faut jamais déprécier la personne qui sollicite votre aide. Il convient au contraire de voir en elle un enseignant qui vous offre la possibilité de développer votre générosité..."

Enseignement de sa Sainteté Tenzin Gyatso - XIV Dalaï-Lama

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